Le grand enjeu de la vie n'est peut-être pas d'être bon mais d'être bienveillant...
En attendant, je lève la tête et je regarde passer les oiseaux.
mercredi 24 novembre 2010
vendredi 19 novembre 2010
Dérangeant...
Je ne dis pas que j'adhère. Pas du tout même. J'ai été profondément dérangée par cette vidéo. Peut-être à cause de la musique, peut-être à cause de la violence qui s'en dégage.
Arts Decaux
Toute société crée ses marginaux - la société a besoin de ses marginaux comme la page a besoin d'une marge. Et quoi qu'il arrive... la marge fait partie de la page, tout comme les marginaux font partie de la société, et, souvent sans s'en rendre compte, participent à son fonctionnement. Ils servent bien souvent de contre-exemple en voulant donner du grain à moudre. Comment peut-on changer une société en s'en extrayant d'emblée ? Comment peut-on solliciter l'adhésion des gens en les culpabilisant et en leur imposant un message négatif ? Si la pub fonctionne, c'est justement parce qu'elle séduit et valorise le consommateur. Pour proposer un nouveau gâteau et une répartition plus juste, il faudrait peut-être commencer par utiliser des ingrédients qui ont fait leurs preuves.
La révolution - la vraie, celle des esprits, pas celle qui consiste à faire un tour sur soi-même en perdant des plumes - se fait en construisant et non en détruisant. Un peu comme ma collègue végétarienne qui travaille chez Quick et fait de chaque hamburger une offrande, quelque-chose de quasiment sacré.
Arts Decaux
Toute société crée ses marginaux - la société a besoin de ses marginaux comme la page a besoin d'une marge. Et quoi qu'il arrive... la marge fait partie de la page, tout comme les marginaux font partie de la société, et, souvent sans s'en rendre compte, participent à son fonctionnement. Ils servent bien souvent de contre-exemple en voulant donner du grain à moudre. Comment peut-on changer une société en s'en extrayant d'emblée ? Comment peut-on solliciter l'adhésion des gens en les culpabilisant et en leur imposant un message négatif ? Si la pub fonctionne, c'est justement parce qu'elle séduit et valorise le consommateur. Pour proposer un nouveau gâteau et une répartition plus juste, il faudrait peut-être commencer par utiliser des ingrédients qui ont fait leurs preuves.
La révolution - la vraie, celle des esprits, pas celle qui consiste à faire un tour sur soi-même en perdant des plumes - se fait en construisant et non en détruisant. Un peu comme ma collègue végétarienne qui travaille chez Quick et fait de chaque hamburger une offrande, quelque-chose de quasiment sacré.
mercredi 10 novembre 2010
The woman in white
Avez-vous un panthéon personnel ? Un sanctuaire intérieur où se trouve les gens que vous avez aimés, admirés, côtoyés, dans la réalité ou par le biais de leurs œuvres ?
J'ai le mien depuis longtemps, c'est une affaire de temps, de patience, c'est presque religieux. On y pense, on y repense, on s'y promène aussi. On attend et on contemple. Comme quand certains écrits ou certains morceaux de musique nous coupent le souffle, parce que nul ne peut surmonter tant de beauté.
Une femme en blanc vient d'entrer discrètement dans mon panthéon personnel. Emily Dickinson. Que ne l'ai-je pas lue, côtoyée, connue plus tôt ! Que de temps perdu ! Maintenant, je laisse son nom et ses vers résonner dans ma tête comme on laisse un bonbon fondre dans sa bouche.
J'ai le mien depuis longtemps, c'est une affaire de temps, de patience, c'est presque religieux. On y pense, on y repense, on s'y promène aussi. On attend et on contemple. Comme quand certains écrits ou certains morceaux de musique nous coupent le souffle, parce que nul ne peut surmonter tant de beauté.
Une femme en blanc vient d'entrer discrètement dans mon panthéon personnel. Emily Dickinson. Que ne l'ai-je pas lue, côtoyée, connue plus tôt ! Que de temps perdu ! Maintenant, je laisse son nom et ses vers résonner dans ma tête comme on laisse un bonbon fondre dans sa bouche.
« That it will never come again
Is what makes life so sweet. »
vendredi 5 novembre 2010
Geek and co
Je ne vous parlerai pas de ma collègue ultra-geek qui mange en lisant des bouquins de science-fiction et me fait rire aux larmes en fermeture quand elle se met à parler du jeu de rôle qu'elle masterise depuis 5 ans. Ni même de la tête d'un autre collègue qui cherchait à comprendre quelque chose à la conversation.
Bref. On m'a demandé l'autre jour ce qu'était un geek. Vaste sujet. Comme tant d'autres mots, le substantif « geek » admet plusieurs acceptions, selon le pays, l'époque (et là tout évolue très vite), le groupe socio-culturel... Ma définition n'est ni la seule ni la meilleure. Ce n'est qu'une tentative. Voilà déjà un petit dessin sympathique sur le sujet.
Le geek serait, pour moi, quelqu'un qui, à l'âge adulte, continue à accorder dans la réalité une large place à ses rêves. En somme, quelqu'un de passionné, mais pas forcément passionnant (il peut même, selon sa passion, avoir l'air à la fois ennuyeux et bizarre, cf Le dîner de cons). Le geek, c'est celui auquel ses passions peuvent donner l'air un peu fou ou décalé... ou même « pas tout à fait adulte ». Bref, c'est quelqu'un de pas fondamentalement raisonnable, souvent un peu dans les nuages, et facilement bavard si on commence incidemment à aborder son domaine de prédilection. Si l'on appelle l'étymologie au secours, geek viendrait du moyen-haut allemand geck, qui signifie littéralement « fou du village, marginal ». En somme, le geek est quelqu'un d'étrange et pas forcément fréquentable.
Le geek n'est pas forcément un fanatique des nouvelles technologies. On peut aussi être « book geek », « history geek », « maths geek » et pourquoi pas « Bible geek » ou « Chuck Norris geek ». L'important n'est pas tant la passion du geek que le simple fait d'être passionné au point d'en devenir potentiellement insupportable, ou au moins, étrange, et de vivre un peu « dans son monde ». On en rencontre un certain nombre parmi les rôlistes, souvent intarissables quand il s'agit de leur personnage, les fanatiques d'Isaac Asimov ou les scientifiques, mais on peut être « geek » de la littérature médiévale ou de la musique pop suédoise (et de Håkan en particulier).
Parmi les geeks célèbres, on peut compter Léonard de Vinci (et sa passion pour les machines volantes, à une époque où on pensait qu'un homme serait tué par une vitesse supérieure à celle du galop d'un cheval), Jules Verne, Isaac Asimov, Linus Torvalds, Richard Stallman, JRR Tolkien, peut-être James Joyce, Blixa Bargeld (dont le degré de geekitude frise l'indécence), Gary Gygax et Dave Arneson (les créateurs de Donjons et Dragons), Tim Burton, Claude-Nicolas Ledoux (architecte mais aussi utopiste) et encore beaucoup d'autres.
Peut-être que cet article peut donner l'impression que j'ai fait l'apologie du geek. Il faut donc que je modère un peu mes propos. Le geek s'expose souvent à quelques problèmes sociaux, dûs à son côté intarissable, et sachant qu'il est difficile de trouver des personnes partageant ses passions bizarres (plus la passion est étrange et plus le geek s'isole... Avant Internet, les geeks étaient souvent solitaires, comme Tolkien). De plus, vivre dans ses rêves comporte quelques risques, en particulier celui d'être un jour brutalement confronté à la réalité et de ne pas le supporter. Souvent, le geek est un être fragile et sensible que ses passions protègent. Cela n'est pas incompatible avec une inaptitude fondamentale à exprimer ses sentiments et une apparente rigidité. Avoir des passions débordantes permet de compenser quelque-chose - l'esprit humain a au moins autant horreur du vide que la nature.
Pour finir, une vidéo de l'une des geeks les plus bizarres que j'ai jamais pu rencontrer : Veronika Moreno, geek de la danse, de la musique, de la médecine, de la littérature, de la traductologie (si, si, ça existe), de l'ésotérisme et de tant de choses encore. Elle avait une bibliothèque aussi étrange que son appartement, une robe de mariée déchirée alors qu'elle ne s'est jamais mariée, des livres en 4 langues différentes et une tumeur au cerveau très rare qui résistait obstinément aux traitements. Elle est décédée en juin 2009, et c'est après sa mort que des gens ont commencé à s'intéresser à son travail de chorégraphe, mais seulement en Amérique latine et aux États-Unis. Encore une qui n'a pas survécu à ses rêves...
Bref. On m'a demandé l'autre jour ce qu'était un geek. Vaste sujet. Comme tant d'autres mots, le substantif « geek » admet plusieurs acceptions, selon le pays, l'époque (et là tout évolue très vite), le groupe socio-culturel... Ma définition n'est ni la seule ni la meilleure. Ce n'est qu'une tentative. Voilà déjà un petit dessin sympathique sur le sujet.
Le geek serait, pour moi, quelqu'un qui, à l'âge adulte, continue à accorder dans la réalité une large place à ses rêves. En somme, quelqu'un de passionné, mais pas forcément passionnant (il peut même, selon sa passion, avoir l'air à la fois ennuyeux et bizarre, cf Le dîner de cons). Le geek, c'est celui auquel ses passions peuvent donner l'air un peu fou ou décalé... ou même « pas tout à fait adulte ». Bref, c'est quelqu'un de pas fondamentalement raisonnable, souvent un peu dans les nuages, et facilement bavard si on commence incidemment à aborder son domaine de prédilection. Si l'on appelle l'étymologie au secours, geek viendrait du moyen-haut allemand geck, qui signifie littéralement « fou du village, marginal ». En somme, le geek est quelqu'un d'étrange et pas forcément fréquentable.
Le geek n'est pas forcément un fanatique des nouvelles technologies. On peut aussi être « book geek », « history geek », « maths geek » et pourquoi pas « Bible geek » ou « Chuck Norris geek ». L'important n'est pas tant la passion du geek que le simple fait d'être passionné au point d'en devenir potentiellement insupportable, ou au moins, étrange, et de vivre un peu « dans son monde ». On en rencontre un certain nombre parmi les rôlistes, souvent intarissables quand il s'agit de leur personnage, les fanatiques d'Isaac Asimov ou les scientifiques, mais on peut être « geek » de la littérature médiévale ou de la musique pop suédoise (et de Håkan en particulier).
Parmi les geeks célèbres, on peut compter Léonard de Vinci (et sa passion pour les machines volantes, à une époque où on pensait qu'un homme serait tué par une vitesse supérieure à celle du galop d'un cheval), Jules Verne, Isaac Asimov, Linus Torvalds, Richard Stallman, JRR Tolkien, peut-être James Joyce, Blixa Bargeld (dont le degré de geekitude frise l'indécence), Gary Gygax et Dave Arneson (les créateurs de Donjons et Dragons), Tim Burton, Claude-Nicolas Ledoux (architecte mais aussi utopiste) et encore beaucoup d'autres.
Peut-être que cet article peut donner l'impression que j'ai fait l'apologie du geek. Il faut donc que je modère un peu mes propos. Le geek s'expose souvent à quelques problèmes sociaux, dûs à son côté intarissable, et sachant qu'il est difficile de trouver des personnes partageant ses passions bizarres (plus la passion est étrange et plus le geek s'isole... Avant Internet, les geeks étaient souvent solitaires, comme Tolkien). De plus, vivre dans ses rêves comporte quelques risques, en particulier celui d'être un jour brutalement confronté à la réalité et de ne pas le supporter. Souvent, le geek est un être fragile et sensible que ses passions protègent. Cela n'est pas incompatible avec une inaptitude fondamentale à exprimer ses sentiments et une apparente rigidité. Avoir des passions débordantes permet de compenser quelque-chose - l'esprit humain a au moins autant horreur du vide que la nature.
Pour finir, une vidéo de l'une des geeks les plus bizarres que j'ai jamais pu rencontrer : Veronika Moreno, geek de la danse, de la musique, de la médecine, de la littérature, de la traductologie (si, si, ça existe), de l'ésotérisme et de tant de choses encore. Elle avait une bibliothèque aussi étrange que son appartement, une robe de mariée déchirée alors qu'elle ne s'est jamais mariée, des livres en 4 langues différentes et une tumeur au cerveau très rare qui résistait obstinément aux traitements. Elle est décédée en juin 2009, et c'est après sa mort que des gens ont commencé à s'intéresser à son travail de chorégraphe, mais seulement en Amérique latine et aux États-Unis. Encore une qui n'a pas survécu à ses rêves...
jeudi 28 octobre 2010
Article sur le rapport des internautes français aux contenus numériques
Cette fois-ci je ne vais pas trop me fouler ni parler de Chomsky ou de Greimas. Juste jeter un petit lien dans la mare.
Les internautes français face aux contenus numériques
Bonne lecture !
Les internautes français face aux contenus numériques
Bonne lecture !
dimanche 24 octobre 2010
La France et la liberté de la presse
L'édition 2010 du classement mondial de la liberté de la presse par Reporters Sans Frontières comporte quelques surprises. On note la progression importante de quelques pays qui rejoignent le top 50 : Taïwan, la Papouasie Nouvelle Guinée, la Corée du Sud et la Tanzanie, Israël gagne dix places mais a encore des progrès à faire (de la 93ème à la 83ème place) et la France continue de reculer (de la 43ème à la 44ème place). Au sein de l'Europe des quinze, il n'y a que l'Italie qui soit moins bien classée (49ème, à égalité avec le Burkina Faso). La France, pays de la liberté et des droits de l'homme ? Il nous faudrait fournir quelques efforts pour mériter le titre...
Voici les classements 2009 et 2010, assortis des analyses de RSF. N'hésitez pas à télécharger les critères pour l'établissement du classement, histoire de savoir sur quoi RSF se base (en PDF à la fin de l'analyse).
Classement 2009 de RSF
Classement 2010 de RSF
Voici les classements 2009 et 2010, assortis des analyses de RSF. N'hésitez pas à télécharger les critères pour l'établissement du classement, histoire de savoir sur quoi RSF se base (en PDF à la fin de l'analyse).
Classement 2009 de RSF
Classement 2010 de RSF
jeudi 14 octobre 2010
CVS/Pharmacy, la pseudoéphedrine et autres enjeux économiques
Nouvelles fraîches du Los Angeles Times (numéro du 14 octobre 2010). Édifiant non ?
ici
Heureusement, la meth a moins de succès en France, inutile de planquer les boîtes d'Actifed.
ici
Heureusement, la meth a moins de succès en France, inutile de planquer les boîtes d'Actifed.
mercredi 22 septembre 2010
Richard Stallman et la révolution du logiciel libre
Sans basculer dans l'intégrisme au point de refuser Flash parce que « flash c'est Adobe et adobe c'est de la daube » (désolée pour la blague stupide), il est à mon sens primordial de s'intéresser aux débats qui se tiennent aujourd'hui autour des logiciels libres et de la philosophie générale qui accompagne la « révolution du libre » (une révolution silencieuse cependant, étant donné le peu d'utilisateurs).
Tout d'abord une petite conférence de Stallman, une grande figure du libre, aux RMLL de Nantes en 2009 (pour information, la conférence est sous licence Creative Commons, quelqu'un a posé la question au début de la conférence mais le passage a dû être coupé au montage... Vous êtes libres de me croire ou pas mais j'y étais).
Pour Stallman, programme propriétaire = programme privateur (il s'agit bien de la même chose).
Ceux qui se demandent comment peuvent vivre les programmeurs qui « font du libre » peuvent s'intéresser au travail de François Élie, agrégé de philosophie et président de l'ADULLACT. Son livre L'Économie du logiciel libre (publié chez Eyrolles en 2009) a l'avantage d'être accessible pour ceux qui auraient envie de se pencher sur le sujet sans avoir de compétences particulières en informatique ou en économie.
Tout d'abord une petite conférence de Stallman, une grande figure du libre, aux RMLL de Nantes en 2009 (pour information, la conférence est sous licence Creative Commons, quelqu'un a posé la question au début de la conférence mais le passage a dû être coupé au montage... Vous êtes libres de me croire ou pas mais j'y étais).
Pour Stallman, programme propriétaire = programme privateur (il s'agit bien de la même chose).
Ceux qui se demandent comment peuvent vivre les programmeurs qui « font du libre » peuvent s'intéresser au travail de François Élie, agrégé de philosophie et président de l'ADULLACT. Son livre L'Économie du logiciel libre (publié chez Eyrolles en 2009) a l'avantage d'être accessible pour ceux qui auraient envie de se pencher sur le sujet sans avoir de compétences particulières en informatique ou en économie.
Was ist ist, was nicht ist ist möglich
« Was ist ist
Was nicht ist ist möglich »
Ce qui est est
Ce qui n'est pas est possible
« Zwei Dinge sind unendlich : Die Dummheit und das All »(*)
Deux choses sont infinies : la bêtise et l'univers
« Wir fordern auch die Buchstaben zurück ins Alphabeth
Damit Unsereins im Babylon - Gestammel sich versteht »
Nous exigeons aussi que des lettres soient rajoutées dans l'alphabet
Pour que nous autres puissions maîtriser le dialecte babylonien
EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN, Was Ist Ist, Album : Ende Neu, Our Choice, 1996 (Extraits)
(*) Il s'agit bien, à l'origine, d'une citation d'Albert Einstein
Arte a consacré en 2005 une émission intéressante à Blixa Bargeld (leur chanteur / compositeur), mais malheureusement celle-ci n'est plus disponible sur leur site... On peut tout de même se réjouir : Arte diffuse gratuitement ses programmes pendant sept jours sur Internet. Plutôt sympathique quand on n'a pas la possibilité de regarder la télévision au beau milieu de la nuit.
D'ailleurs, on peut encore regarder l'émission Tracks de jeudi dernier. De 13.30 à 22:00, il y a une partie assez intéressante (à mon sens) sur l'art écolo. Au programme : calligraphie en feuilles mortes, sculptures de poussière et nettoyage de murs...
D'ailleurs, on peut encore regarder l'émission Tracks de jeudi dernier. De 13.30 à 22:00, il y a une partie assez intéressante (à mon sens) sur l'art écolo. Au programme : calligraphie en feuilles mortes, sculptures de poussière et nettoyage de murs...
mardi 21 septembre 2010
Sambo (article en chantier)
Mes errances linguistiques lexicales suivent leur cours et je me suis mis en tête, par pure folie, de me lancer dans le suédois. J'ignore totalement si la démarche aboutira (ce n'est pas vraiment son objet, d'ailleurs), mais cela me permet de glaner de nouveaux mots.
Je suis tombée récemment sur un intraduisible suédois assez joli : « sambo ».
Le / la sambo est la personne avec laquelle on vit en union libre. En français on peut traduire sambo par « compagnon / compagne », terme que je trouve relativement équivoque (un peu comme « ami(e) ») (la palme étant attribuée à « copain / copine » qui peut mener à de nombreux contresens). Il faut croire que « concubin / concubine » n'est pas non plus adapté, probablement parce qu'il a été longtemps péjoratif, la concubine traditionnellement de condition inférieure à celle de son « concubin », ce qui explique l'absence de mariage. Pour couronner le tout, au XVIe siècle un « concubin » était « celui qui se prêt[ait] à des actes contre nature » (source : TLFi). Difficile d'employer un mot si lourd de sens.
Les anglophones traduiront « sambo » par « live-in » (source : http://en.bab.la/dictionary/) et c'est à mon sens la traduction en allemand qui permet de plus de se rapprocher du sens : Lebenspartner(in), littéralement le « partenaire de vie » (source : Deutsch-Schwedisches Wörterbuch, http://www.schweden-seite.de/).
Évidemment ce joli mot est le reflet d'une réalité (il n'y a pas de mots inutiles). L'union libre est extrêmement répandue en Scandinavie, et depuis bien plus longtemps que chez nous. C'était déjà un fait courant en Suède dans les années soixante, et la tendance est toujours à la hausse. En France, on peine toujours à trouver un mot pour désigner les couples libres - en Suède ils ont tout simplement « sambor », le pluriel de « sambo ».
Sources :
Article d'Eva Bernhart, professeur émérite de démographie à l'université de Stockholm : Cohabitation and Marriage : Preferred living arrangements in Sweden (2004).
Article de Richard F. Thomasson, Scandinavian Review, automne 1998, consultable ici.
Trésor de la Langue Française informatisé, consultable ici.
Svenska Akademiens Ordbok (le dictionnaire de l'Académie Suédoise, celle qui décerne le prix Nobel de littérature)
vendredi 17 septembre 2010
Tolmun
Rendons à César ce qui est à César, et à l'INALCO ce qui est à l'INALCO. Je les remercie de m'avoir offert ce mot, qui vient grossir le contingent des intraduisibles qui m'accompagnent au quotidien dans mes errances sémantiques.
Un dictionnaire des intraduisibles, quelle idée séduisante... Il y a bien le volumineux Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, mais il est énorme (plus de mille cinq cents pages...), trop cher pour ma bourse, et s'intéresse surtout au vocabulaire philosophique.
Peut-être m'offrirai-je plutôt celui-ci, qui me semble bien plus accessible :
Les passionnés de traduction trouveront quant à eux leur bonheur dans Dire presque la même chose : Expériences de traduction d'Umberto Eco (homme passionnant mais infréquentable tant son érudition est grande, à ce qu'il paraît).
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