mercredi 22 septembre 2010

Richard Stallman et la révolution du logiciel libre

Sans basculer dans l'intégrisme au point de refuser Flash parce que « flash c'est Adobe et adobe c'est de la daube » (désolée pour la blague stupide), il est à mon sens primordial de s'intéresser aux débats qui se tiennent aujourd'hui autour des logiciels libres et de la philosophie générale qui accompagne la « révolution du libre » (une révolution silencieuse cependant, étant donné le peu d'utilisateurs).

Tout d'abord une petite conférence de Stallman, une grande figure du libre, aux RMLL de Nantes en 2009 (pour information, la conférence est sous licence Creative Commons, quelqu'un a posé la question au début de la conférence mais le passage a dû être coupé au montage... Vous êtes libres de me croire ou pas mais j'y étais).
Pour Stallman, programme propriétaire = programme privateur (il s'agit bien de la même chose).

Ceux qui se demandent comment peuvent vivre les programmeurs qui « font du libre » peuvent s'intéresser au travail de François Élie, agrégé de philosophie et président de l'ADULLACT. Son livre L'Économie du logiciel libre (publié chez Eyrolles en 2009) a l'avantage d'être accessible pour ceux qui auraient envie de se pencher sur le sujet sans avoir de compétences particulières en informatique ou en économie.

Was ist ist, was nicht ist ist möglich

« Was ist ist
Was nicht ist ist möglich »
 
Ce qui est est
Ce qui n'est pas est possible

 « Zwei Dinge sind unendlich : Die Dummheit und das All »(*)
 
Deux choses sont infinies : la bêtise et l'univers
 
« Wir fordern auch die Buchstaben zurück ins Alphabeth
Damit Unsereins im Babylon - Gestammel sich versteht »

Nous exigeons aussi que des lettres soient rajoutées dans l'alphabet
Pour que nous autres puissions maîtriser le dialecte babylonien


EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN, Was Ist Ist, Album : Ende Neu, Our Choice, 1996 (Extraits)

(*) Il s'agit bien, à l'origine, d'une citation d'Albert Einstein 

 Arte a consacré en 2005 une émission intéressante à Blixa Bargeld (leur chanteur / compositeur), mais malheureusement celle-ci n'est plus disponible sur leur site... On peut tout de même se réjouir : Arte diffuse gratuitement ses programmes pendant sept jours sur Internet. Plutôt sympathique quand on n'a pas la possibilité de regarder la télévision au beau milieu de la nuit.

D'ailleurs, on peut encore regarder l'émission Tracks de jeudi dernier. De 13.30 à 22:00, il y a une partie assez intéressante (à mon sens) sur l'art écolo. Au programme : calligraphie en feuilles mortes, sculptures de poussière et nettoyage de murs...

mardi 21 septembre 2010

Sambo (article en chantier)

Mes errances linguistiques lexicales suivent leur cours et je me suis mis en tête, par pure folie, de me lancer dans le suédois. J'ignore totalement si la démarche aboutira (ce n'est pas vraiment son objet, d'ailleurs), mais cela me permet de glaner de nouveaux mots.

Je suis tombée récemment sur un intraduisible suédois assez joli : « sambo ».

Le / la sambo est la personne avec laquelle on vit en union libre. En français on peut traduire sambo par  « compagnon / compagne », terme que je trouve relativement équivoque (un peu comme « ami(e) ») (la palme étant attribuée à « copain / copine » qui peut mener à de nombreux contresens). Il faut croire que « concubin / concubine » n'est pas non plus adapté, probablement parce qu'il a été longtemps péjoratif, la concubine traditionnellement de condition inférieure à celle de son « concubin », ce qui explique l'absence de mariage. Pour couronner le tout, au XVIe siècle un « concubin » était « celui qui se prêt[ait] à des actes contre nature » (source : TLFi). Difficile d'employer un mot si lourd de sens.

Les anglophones traduiront « sambo » par « live-in » (source : http://en.bab.la/dictionary/) et c'est à mon sens la traduction en allemand qui permet de plus de se rapprocher du sens : Lebenspartner(in), littéralement le « partenaire de vie » (source : Deutsch-Schwedisches Wörterbuch, http://www.schweden-seite.de/).

Évidemment ce joli mot est le reflet d'une réalité (il n'y a pas de mots inutiles). L'union libre est extrêmement répandue en Scandinavie, et depuis bien plus longtemps que chez nous. C'était déjà un fait courant en Suède dans les années soixante, et la tendance est toujours à la hausse. En France, on peine toujours à trouver un mot pour désigner les couples libres - en Suède ils ont tout simplement « sambor », le pluriel de « sambo ».

Sources : 

Article d'Eva Bernhart, professeur émérite de démographie à l'université de Stockholm : Cohabitation and Marriage : Preferred living arrangements in Sweden (2004).
Article de Richard F. Thomasson, Scandinavian Review, automne 1998, consultable ici.
Trésor de la Langue Française informatisé, consultable ici.
Svenska Akademiens Ordbok (le dictionnaire de l'Académie Suédoise, celle qui décerne le prix Nobel de littérature)

vendredi 17 septembre 2010

Tolmun

Rendons à César ce qui est à César, et à l'INALCO ce qui est à l'INALCO. Je les remercie de m'avoir offert ce mot, qui vient grossir le contingent des intraduisibles qui m'accompagnent au quotidien dans mes errances sémantiques.



Un dictionnaire des intraduisibles, quelle idée séduisante... Il y a bien le volumineux Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, mais il est énorme (plus de mille cinq cents pages...), trop cher pour ma bourse, et s'intéresse surtout au vocabulaire philosophique.

Peut-être m'offrirai-je plutôt celui-ci, qui me semble bien plus accessible :


Les passionnés de traduction trouveront quant à eux leur bonheur dans Dire presque la même chose : Expériences de traduction d'Umberto Eco (homme passionnant mais infréquentable tant son érudition est grande, à ce qu'il paraît).